Le café des Patriotes

Le propriétaire du café se nomme : Jean Laurent dit le Basque


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Un café régulier coûte 2 sous.

Un café à saveur de chicorée coûte 4 sous

Une tartine beurré coûte 2 sous..

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Le café est présentement à moitié rempli. Une quinzaine de personnes (hommes et femmes) prennent leur petit déjeuner en toute hâte avant se rendre à leur travail où de retourner chez eux.

Ignace de Gantès entre dans le café, accompagne de Maximilien Robespierre et des autres députés du Tiers Etat d'Artois. Après avoir discuté rapidement avec le tenancier, il monte sur la première table en terrasse, pour s'adresser aux clients mais aussi aux promeneurs du Palais Royal


Mes Amis ! Mes Amis !

Ecoutez moi. Je suis un inconnu parmi vous mais je suis l'un d'entre vous, je suis un ami de la Liberté !

Mon nom est Ignace de Gantès, vicomte d'Ablainzevelle, sous-lieutenant de cavalerie et présentement député du TIERS ETAT de la province d'Artois ! Je suis noble et pourtant député du Tiers Etat ! Pourquoi ?

Les agents de l'immobilisme, les ennemis de la Liberté, les censeurs, les affidés du comte d'Artois m'ont empêché d'être député de la Noblesse d'Artois.
Moi, concevant les Etats Généraux comme un organe politique primordial et devant se réunir régulièrement, je faisais peur à la noblesse.
Moi, concevant les Etats Généraux comme les seuls à pouvoir voter de nouveaux impôts, je faisais peur aux profiteurs.
Moi, concevant les Etats Généraux comme une tribune où les besoins de la Nation seraient entendus par notre ROi bien aimé, je faisais peur à tous les censeurs !

Si je prends la parole ici, maintenant, devant vous, c'est pour vous alerter ! Toutes les députations des provinces arrivent à Paris et à Versailles. Tous les regards sont tournés vers Paris. Je ne parle pas des regards de nos compatriotes flamands, bretons, normands, cévenols, mais des regards de tous les amis de la Liberté ! et j'en connais en Brabant, en Piémont, en Espagne, en Angleterre, ...

Tous regardent vers Paris, mais ces regards sont lours de conséquence pour vous. Paris ne peut envoyer à la députation des ennemis de la Liberté. Paris doit nommer des députés nobles qui portent haut les couleurs de la RAISON, de la LIBERTE, de la NATION.

Alors, vous avez une responsabilité envers la France, l'Europe, le Monde entier, Montrez que le peuple de Paris, que la noblesse de Paris, sont des amis de la LIberté. Alors portez à la députation Adrien Duport !

Essouflé, Ignace de Gantès s'arrête et regarde la foule

En ce début d’après-midi, il n’y a pas affluence au café des Patriotes. Plusieurs clients sont assemblés par petits groupes, très peu sont attentifs aux paroles du jeune député. Les gens boivent tranquilement leur café à saveur de chicorée ou dégustent leur vin chaud.

Un aboyeur lance des boniments pour appâter la clientèle.

- Achetez le Journal de Paris ! Monsieur de Barantin mordu par un renard est à l’agonie. Achetez le Journal de Paris ! Le numéro gagnant de la loterie Royale…

….je suis un ami de la Liberté !

Certains clients tournent la tête. Un homme à la face livide et sinistre, qui jusque là était en conversation avec quelques amis, écoute attentivement.

….les affidés du comte d'Artois…

D’autres consommateurs prêtent l’oreille.

…m'ont empêché d'être député de la Noblesse d'Artois…

Des applaudissement se font entendre.

…je faisais peur à la noblesse.

Des huées succèdent aux applaudissement.

…je faisais peur aux profiteurs…

Les applaudissements reprennent.

…je faisais peur à tous les censeurs !…

Aucune réaction de l’assistance.

…RAISON, de la LIBERTE, de la NATION. ..

On s’agite. Certains se lèvent pour applaudir. D’autres probablement «des mouches » quitte précipitamment.

…Alors portez à la députation Adrien Duport !…

On s’interroge.

- Adrien Duport ! C’est qui ?
Jamais entendu parler !

Le discours a porté, mais peu de gens l’ont entendu.

7 points de Prestige (renommée) sont accordés à ce joueur.
2 points de faveur populaire sont accordés à ce joueur.

L’intervention de Robespierre diminue l’impact de la harrangue du jeune député de Gantès.

Subitement, il semble à plusieurs que Robespierre dégage plus de charisme.

- Ton nom l'ami ? interroge un client.

- ROBESPIERRE, répond celui-ci.

Le nom retentit comme un coup de tonnerre.

- Le peuple est persuadé qu’il est tout et peut tout, dit Jean Laurent, vu la prétendue volonté du roi sur l’égalité des rangs.

- Il est indigne de faire mourir de faim le pauvre, dit Fournier l’américain. On devrait aller mettre le feu aux quatre coins du château de Versailles.

On acclame Robespierre.

On scande : Vive le tiers état ! Vive Duport ! Vive Robespierre !

On porte Robespierre en triomphe.

Moins 2 points de Prestige à de Gantès.

Lorsqu'il a retouché le sol, Ignace de Gantès s'approche de son ami Robespierre

Bravo, Maximilien, voilà un beau discours. Espérons que nous avons oeuvré pour l'élection d'Adrien.

Robespierre répond à Ignace de Gantès.

- Merci, mon ami. Cependant, je ne suis pas certain que mon discours a bien été compris par tous. Nos efforts contribueront sans doute à l’élection d’Adrien. Mon discours servira aussi notre cause, mais en agissant prématurément je crains d’avoir amorcé une mécanique infernale.

Un peu à l’écart, un petit groupe d’hommes discutaient.

- Ce Robespierre ce n’est pas un grand orateur, mais il en impose par sa force de persuasion.

Après avoir examiné Robespierre, Fournier l’américain ajoute :

- Il ira loin car il croit tout ce qu’il dit.

Puis il expose à ses complices le plan qui vient de germer dans son esprit.

ding ! dong ! DING! DONG!

Fournier se lève et il parle assez fort pour être entendu par tous les clients du café.

- Si je ne m’abuse, c’est les cloches de l’église de Saint-Sulpice. Pourtant, il me semble que c’est un peu tôt pour les vêpres ?

Robespierre s’adresse aux députés de l’Artois.

- Allons voir ! L’église de Saint-Sulpice n’est pas très loin d’ici. Elle est proche des jardins du Luxembourg. Il paraît que c’est une très belle église, avec un grand orgue. J’aimerais la visiter.

Allez voir à Saint-Sulpice les amis, pour ma part, je m'interroge toujours sur cet attroupement. Je vais tenter d'obtenir plus de renseignements.

Le café se vide.

Plusieurs, dont Robespierre et les députés de l'Artois, ont décidés de se rendre à l'église de Saint-Sulpice.

Le café est presque vide.

Louis Ducis est assis à une table sur la terrasse. Il boit un café.

Satisfait de le voir, Ignace de Gantès prend une chaise et s'installe à côté de Louis Ducis

Alors, mon ami, quelles sont les nouvelles ? Et avant tout, comme je te l'avais promis, voici une nouvelle pièce.

Louis Ducis prend la pièce et la range dans sa bourse. Il répond ensuite au jeune député :

- Merci patron ! Peu de choses de nouveau… Le journal le Clairon des Faubourgs a été fermé par le censeur du roi. Son rédacteur est en fuite. Certains prétendent qu’il se serait réfugié dans l’Église de Saint-Sulpice, mais personne ne l’a vu jusqu’ici. Le lieutenant général de la police, de Crosne, aurait pris l’affaire en main. C’est un incapable, il a peu de chance qu’il retrouve Legardeur.

Juste à ce moment la pluie éclate et les deux hommes doivent se réfugier dans le café.

Merci, Je retourne chez moi faubourg Saint Antoine. Les travaux ne vont pas tarder à commencer et je dois me préparer.

Ignace de Gantès lui tend un papier

Je t'ai noté mon adresse, si tu as des nouvelles intéressantes n'hésite pas à venir me voir, bien entendu, je te paierai la course.

- Je vais être vos yeux et vos oreilles. Si j'apprends une nouvelle intéressante vous serez immédiatement informé.

La pluie, qui s'est mise à tomber abondamment, incite les gens à revenir dans le Café. Les gens discutent et on entend des commentaites :

- Comme ce prêtre parle bien…
- C’est un Saint…
- Mais qui est cet homme et de quel crime l’accuse t’on ?

- L'homme poursuivi est sous la protection de l'Eglise et l'assemblée des paroissiens l'a accepté.