Le Clairon des Faubourgs - Éditeur

Monsieur le censeur Marie-de-la-Tour, entouré de quelques hommes se présente devant l'atelier du Clairon des Faubourgs. Il est vetu de noir et il semble sévère mais courtois. La foule grogne néanmoins. Le Censeur serait venu pour enquêter sur un article sur la Reine récamment paru dans ce quotidien.

Mais la foule l'accuse alors de vouloir fermer le journal, et que cela est en fait une manoeuvre de la Reine. Et que monsieur Legardeur à été vaillant de dénoncer les doutes outrageux de la Reine. Les secrétaires du censeur tente d'ouvrir la voie.

-Laissez passez le Censeur! Allons! Au nom du Roy! Écartez vous!

Mais un ouvrier assez costaud frappe un des hommes du censeur au visage et il s'écroule sur le sol. La foule est alors inquiètante, mais certains deviennent plus audacieux et l'on relance d'autres injures.

-Au nom de la Reine plutot! Qu'elle retourne en Autriche! Vive le Roy!
-Liberté de presse! Liberté !!
-Ils viennent pour bruler l'atelier! Appellons les gardes francaises!
-Marie-de-la Royale Tortionnaire plutot qu'il faudrait l'appeller!

Le censeur s'essuie le front mais il semble déterminer à accomplir son devoir. Mais la foule est toujours intimidante...

Pierre André de FAUCON passait par là et voyant cet attroupement impressionnant, il s'arrête histoire de voir ce qui attire autant de monde. Voyant les premiers chahuts, Pierre André s'approche. Puis voyant la foule conspuer le censeur, le jeune noble se rapproche quelque peu pour mieux voir et entendre.

Un des hommes de Marie-de-la-Tour s'écrit:

-C'est une honte! Bande de manants, laisser passer le Censeur du ROY! Il n'y a rien à voir! Laisser le serviteur de Sa Majesté accomplir son office!

Après une autre bousculade, le censeur parvient tout de même à atteindre l'atelier. Les passants continuent de gronder, mais personne n'ose agir plus brutalement, et petit à petit chacun retourne à ses occupations. Le censeur n'a pas céder à l'intimidation, au contraire on réalise que c'est un homme d'une carrure forte et son silence joue en sa faveur.

Pierre André de FAUCON tente de nouer conversation avec des français qui conspuaient le censeur :

- Que lui reproche-t-on au fait ?

Venant de Versailles et se rendant au Palais Royal, Ignace de Gantès se retrouve bloqué par l'attroupement. Il s'approche alors de la foule dont il entend de façon de plus en plus clair les cris

Liberté de la presse !
Vive le Roy !

Il interpelle le premier manifestant

Que se passe t-il ? Pourquoi ce rassemblement ?

C’est un badaud qui passait par-là.

Quoi ! Il s’agit probablement d’un de ces accapareurs de boulanger qui affament le peuple ! On devrait tous les pendre à la lenterne.

Si le roi savait…

Si c'est un accapereur, pourquoi ces cris de "Liberté de la Presse" ?????
D'ailleurs, je vois peu de femmes autour de nous manifestant pour du pain. Pourtant ce sont elles les premières à crier à l'accapareur !

Le badaud de répondre :

Liberté de la presse ! Qu’est-ce que cela signifie ? J’aime mieux avoir le ventre plein que la tête bourrée de conneries…

Tu as le ventre creux ? Alors je te proposes quelque chose.

Tirant une pièce de sa veste une pièce

Reste ici, et viens me faire un résumé de la situation et des événements au Palais Royal où je suis attendu. Si tu viens avec des informations intéressantes tu auras une seconde pièce pour te remplir le ventre.

Alors d'accord ?

Dit Ignace de Gantès en tendant la pièce

- Merci, patron. Je vois que vous êtes généreux pour les pauvres bougres comme moi.

Il range précieusement la pièce dans sa poche.

- On me nomme Louis Ducis. Je suis un honnête manœuvre en chômage. J’accepte votre proposition, mais votre seigneurie je n’ai pas l’honneur de connaître votre nom…

Je me prénomme Ignace de Gantès et je suis député du Tiers Etat d'Artois aux Etats Généraux.

Alors, on fait comme convenu. Si je peux j'essayerai de te trouver un emploi.

Louis Ducis répond :

- Merci patron, je suis à votre service. Je vais être vos yeux et vos oreilles. Vous pouvez compter sur moi.

Après avoir salué ses amis partis vers Saint Sulpice, Ignace de Gantès prend le chemin pour rejoindre l'endroit de l'attroupement qu'il a pu apercevoir en venant.

La foule s'est dispersée. Les bureaux du Clairon des Faubours sont fermés. Des scellés ont été placés sur les portes.

Louis Ducis n'est pas là non plus.

Après avoir regardé les scellés, Ignace de Gantès décide de repartir vers le Palais Royal