Jean Thiberge est né le 15 août 1739 à Saumur.
Après des études brillantes, il entre au séminaire d'Angers pour en ressortir après avoir été consacré. Il prend alors en charge plusieurs cures, à Angers, Saumur, Cholet pour finalement s'installer en 1769 à Blou. Cette paroisse, proche de Saumur, est une des plus importantes paroisses rurales de la province. Il se fait accepter très rapidement par ses ouailles.
Il s'engage dans un combat contre les formes de cultes anciens et contre les idées nouvelles. Durant plus de dix ans, de 1769 à 1780, il a comme diacre un ancien jésuite qui se cache depuis l'expulsion de 1763, mais qui continue à parcourir les campagnes environnantes pour défendre l'Eglise romaine et apostolique. A la mort de celui-ci, Jean Thiberge continue ce travail de missionnaire.
Il est reçu à de nombreuses reprises par la mère abbesse de Fontevraud Julie-Gillette de Pardaillan d'Antin, descendante de Madame de Montespan, qui devient sa protectrice. Il ne cesse d'envoyer des missives à l'évêque d'Angers, Michel IV Cauet, où il accuse les philosophes de détruire les fondements de la société et y dénonce tous ses confrères trop favorables aux idées nouvelles.
Lors de la convocation des Etats généraux, sa protectrice lui obtient les soutiens nécessaires pour se faire élire avec un discours sans nuances, qu'il s'est plut à exposer dans le cahier de doléances de sa paroisse.